Tuesday, April 26, 2011

A la recherche du bonheur perdu

Fongwei Liu 

Je sais que je suis loin d’être la seule à avoir un jour espéré remonter le temps, à vouloir revivre un bonheur perdu. En ce moment, ce genre de phrases me trotte dans la tête :
"Si seulement je pouvais revenir à cette période des temps heureux. Et si seulement je pouvais remonter le temps..."

Et si une machine à remonter le temps était vraiment inventée, serait-il possible de revivre ce bonheur avec la même intensité ou le manque de spontanéité le ferait-il redisparaître à jamais ? Dans la vie, on essaie parfois de recréer le passé, mais on arrive à un point où on réalise que ces temps-là sont à jamais perdus ! Que faire quand le temps présent est si dur à supporter et à accepter que l'on ne veuille que se raccrocher au passé ?

Dans mon cas personnel, j'ai l'impression que 2011 ne m'a rien apporté de bon et je regrette amèrement que 2010 nous aient quittés. 2011 avaient à peine commencé que je perdis l'amour de ma vie. Cela se passa d'une façon si inattendue et me laissa en état de choc absolu. Je n'ai jamais vraiment cru en l'amour et quand il me tomba dessus, j'eus du mal à y croire et gardai au fond de moi le sentiment que que c'était trop beau pour être vrai. Et au bout du compte, j'avais raison, c'était trop beau pour être vrai ! Un jour, le rêve se cassa et avec lui me brisa le cœur, ce fut le dur retour à la réalité.

Depuis, j'ai l'impression de me noyer dans un trou de désespoir et je ne sais plus comment remonter à la surface ! C'est comme si j'étais de retour à zéro, comme si je redevenais à nouveau un bébé qui devait réapprendre à manger, à dormir, à sourire et surtout à espérer ! J'aimerais que quelqu'un puisse me tenir par la main et m'aider pour me relever, mais peut-être que la seule personne qui puisse me libérer de cela, c'est moi-même.

Je ne veux pas être à la recherche du bonheur perdu, mais à la recherche du Bonheur tout court. Je ne veux plus regarder le passé, mais penser au futur. Je dois complètement réapprendre à vivre et même si cela va prendre du temps j’espère enfin le trouver ce bonheur !

Je finirai par cet extrait d'une chanson écrite par Thom Yorke, Atoms For Peace :
"No more talk about the old days 
It's time for something great".

Friday, April 8, 2011

L’étrangère

"I'm a stranger everywhere. I belong to nowhere."

Durant toute ma vie, je me suis indéniablement sentie comme une étrangère. Pour être honnête ce n'est pas qu'un sentiment, mais un fait établit.
Depuis que je suis née, ma vie a été marquée par de nombreux déménagements.
J'ai tout d'abord commencé à me sentir comme une étrangère au sein de ma propre famille. Bien que j'aime ma famille, je n'ai pas été éduqué par elle donc je ne partage pas toujours les mêmes values et les mêmes intérêts.

Mon enfance, je l'ai passé entre une famille d’accueil bourgeoise et très stricte, pendant la semaine, et ma famille assez modeste et très relaxe pendant le week-end.
On ne peut pas appeler ça une enfance équilibrée. Je n’arrêtai pas de passer d'un extrême à l'autre. D'une atmosphère où je n'étais autorisé à ne rien faire à une atmosphère où tout était permis. Cette situation fut très perturbante et je me demandai de plus en plus à quel monde j'appartenais !
Le bon côté des choses fut que j'ai toujours eu une facilité à m'adapter quelle que soit la situation. Mais malheureusement, au fond de moi, cela me fit toujours me sentir comme une étrangère.

C'est sans doute la malédiction de ma vie de toujours me sentir entre deux mondes.
C'est comme si je n'appartenais à aucun monde quelquefois. Comme si je venais de nulle part !

À l'âge adulte, je me suis dit que j'allais me créer mon monde à moi. Mais malheureusement, ce n'est pas toujours aussi facile, il semble que les séquelles de notre enfance nous poursuivent toute notre vie... J'ai toujours envié les gens qui ont vécu au même endroit toute leur vie, qui ont une famille assez équilibrée et qui ont gardé les mêmes amis depuis le jardin d'enfants ou l'école primaire. Je pense que ces gens-là ne comprendront jamais vraiment ce que c'est que de se sentir seul au monde.

Le sentiment d’être seul au monde et de venir de nulle part s'est accentué depuis que je vis en Angleterre. Je vis dans une ville où presque tout le monde se connaît et où beaucoup te colle une étiquette. C'est comme si la plupart des gens croient me connaître sans vraiment prendre la peine de me connaître. C'est comme s'ils se faisaient une idée de qui je suis sans en avoir la moindre idée.

Je ne peux pas dire qu'en France, j'ai beaucoup d'amis mais la plupart me sont restée fidèles. Je n'ai pas besoin de les voir tous les jours pour savoir qu'ils ne m'ont pas oublié.

Ici, au contraire, la plupart des gens que j'ai rencontrés ont été plutôt superficiels.
Malgré cela, c'est aussi ici que j'ai rencontré la personne qui me connaît le plus.
C'est comme s'il me connaissait depuis des années, comme si nos âmes étaient liées.

Malheureusement, dans la vie c'est lorsque l'on trouve enfin ce dont on a cherché toute sa vie que soudainement, on le perd ! Me revoilà donc condamné à errer seule.
Cela me fait penser à la chanson jouée dans Last Days par Michael Pitt : "It's a long and lonely journey from death to birth".

Et s'il n'avait pas tort, et si on était tous condamné à être seul au bout du compte.